Le rôle de l'innovation dans la croissance économique

1. Innovation : moteur du capitalisme

1.4. les cycles

La destruction créatrice est le processus par lequel un nouveau modèle, porté par les innovations, se substitue au précédent. Ce processus a, nous l'avons vu,  fait l'objet de débats passionnés sur la nature de l'innovation.

La destruction créatrice


Lors de la phase de croissance, le système productif entre dans un cycle de création d’activités. Pourquoi ? Car les nouvelles innovations génèrent des créations d’emplois. Ces créations sont supérieures aux destructions d’emplois que l’on observe dans les secteurs alors devenus obsolescents et qui sont remplacés par les innovations.

Dans la phase de récession, en revanche, les faillites d’entreprises sont plus nombreuses que les créations. Des emplois sont détruits. L’entrée dans un nouveau cycle va, elle, générer de nouvelles activités et de nouveaux emplois, mais, attention ! aux compétences bien différentes. Création, destruction ? Destruction, création. C’est le processus de destruction créatrice, essentiel, pour Schumpeter, à la dynamique du capitalisme.

Et les mutations économiques sont d’autant plus profondes et la phase de croissance est d’autant plus longue (plusieurs décennies) qu’une innovation n’arrive jamais seule mais par « grappes ». Que serait en effet l’ordinateur sans les logiciels, les périphériques ou les usages associés à la numérisation des activités économiques ? Après une innovation de rupture, d’autres innovations apparaissent, portées par la découverte initiale. Elles sont elles-mêmes porteuses de bouleversements, de création puis de destruction d’activités. Certes, ces bouleversements sont parfois moins visibles.
(En savoir plus sur la dynamique du capitalisme selon Schumpeter, c'est par ici ... )

Grâce à l’introduction des innovations, certaines entreprises (les leaders) bénéficient d’un pouvoir de marché temporaire (monopole). Ce pouvoir s’affaiblit au rythme du durcissement de la concurrence (par l’entrée sur le marché des « suiveurs »).

La destruction créatrice permet ainsi d’expliquer la transition d’un marché de monopole (le temps que les innovations soient « copiées ») à un système concurrentiel. Et inversement, d’un système concurrentiel à une situation de monopole, par l’apparition d’une nouvelle vague d’innovation. Il va toutefois sans dire que la destruction créatrice est porteuse de chômage. Car les compétences, elles aussi, deviennent obsolètes.

La question se pose alors des politiques économiques et sociales permettant d’accompagner la transition d’un cycle à l’autre. En premier lieu, en termes de formation de la main d’œuvre.