- Général
Les comportements sociaux permettent d’établir des hiérarchies au sein des communautés animales. Cela permet d’éviter les pressions négatives exercées sur la communauté et d’établir un individu au sommet de la hiérarchie qui assurera la transmission de gènes adaptatifs. L’écrevisse de Louisiane, Procambarus clarkii, est une espèce capable de vivre isolée ou en groupe. Groupés, les individus de cette espèce établissent une hiérarchie avec un individu dominant au sommet de la pyramide et des individus dominés.
L’établissement d’un statut social s’effectue sur une durée plus ou moins longue dépendant principalement de la force et de la taille des adversaires. Plus les adversaires sont de taille équivalente et plus le temps nécessaire à l'établissement du statut social sera long. L’intérêt de travailler sur l’écrevisse de Louisiane réside dans sa très grande agressivité qui en fait une espèce redoutable.
L'expression de l'agressivité chez l'écrevisse se caractérise d'un point de vue comportementale par l'accomplissement d'actes moteurs, tels que des coups de pinces et un déplacement important de l'animal par exemple. Les systèmes moteurs et réflexes doivent donc être mobilisables et pleinement opérationnels pour produire ces actes moteurs. La régulation de l'agressivité passe d'une part par la modification de voie neuronale de centres neuronaux dit supérieurs (impliquées notamment dans l'humeur et la prise de décision de fuir) et d'autre part par des changements des réseaux de neurones sensorimoteurs.
L’agressivité chez les espèces animales est étroitement corrélée avec la régulation monoaminergique du système nerveux central. Chez l'écrevisse, deux monoamines, la sérotonine et l'octopamine, sont connues pour participer à la modulation des comportements agressifs. Ces neuromodulateurs sont synthétisés dans des cellules présentes dans chaque ganglions de la chaine nerveuses de l'animal et formes un réseau de fibres ascendantes et descendantes projetant dans tout le système nerveux central. Ces molécules en modulant différemment les réseaux neuronaux et notamment sensorimoteurs permettent une réalisation d'actes moteurs différents et par conséquent agissent sur l'accomplissement des actes agressifs.
A travers l'observation de rencontres sociales chez l'écrevisse et l'évaluation de certains de leurs réflexes moteurs, vous mettrez en évidence dans ce TP l'implication de la sérotonine et de l'octopamine dans l'augmentation et/ou la diminution de l'agressivité dans l'établissement du statut social chez l'écrevisse.
Pour aller plus loin
Voici un petit reportage vidéo présentant des travaux de recherche sur l’agressivité chez l'écrevisse
Une liste de différents articles scientifiques traitant de ce sujet (article à télécharger aux formats pdf) et du diaporama présenté normalement en séance de TP illustrant cette partie introductive.